SAINT ...PHONIE
 

LE SYSTEME DE COMMANDE DU RYTHME CARDIAQUE

SAINT PHONIE

 

Le système cardiovasculaire est contrôlé par plusieurs systèmes antagonistes. On a longtemps cru que le système (ortho)sympathique stimulait le cœur et que le système parasympathique (représenté par le nerf vague ou nerf X) le tempérait. Des recherches récentes effectuées par S. PORGES (référence P1) démontrent qu’il existe trois centres de commande principaux : deux attribués au système parasympathique et un au système (ortho)sympathique

Au cours de l’évolution des espèces, les mammifères ont développé un système nerveux vagal que l’on ne trouve pas chez les autres animaux. Chez les mammifères, le nerf vague (ou nerf X) comporte deux types de fibres nerveuses associées à deux noyaux moteurs différents situés dans le bulbe rachidien. Le centre moteur le plus ancien (que l’on retrouve chez les reptiles) est situé dans la partie postérieure du bulbe et porte le nom de noyau moteur dorsal du vague (DMNX). Ce centre commande des fibres nerveuses (fibres C) dont l’influx est assez lent parce que non myélinisées. Chez les mammifères, on trouve un second centre appelé noyau ambigu (NA), situé en avant du centre moteur dorsal. Ce centre commande des fibres nerveuses rapides (fibres B) parce qu’elles possèdent une gaine de myéline.

Ces deux centres moteurs du nerf vague vont tous deux tempérer le cœur, mais de façon tout à fait différente.

Vu la taille de leur cerveau et leur grande mobilité, les mammifères ont un grand besoin d’oxygène. D’après S. PORGES (référence P1), c’est ce besoin accru en oxygène qui a favorisé le développement du système nerveux autonome spécifique aux mammifères. La théorie polyvagale (références P2, P3) développée par PORGES met en évidence les rôles respectifs des deux parties du nerf vague pour la conservation de l’énergie et la survie de l’espèce :

  • La partie la plus végétative du nerf vague (noyau moteur dorsal) est en rapport avec notre cerveau reptilien et induit donc en cas de stress une réponse adaptée à ce type d’animaux : faire le mort. Cette attitude est totalement inadaptée et très dangereuse pour les mammifères.
  • La partie plus évoluée (NA) et spécifique aux mammifères innerve et régule non seulement le cœur, mais aussi les muscles somatiques faciaux liés à l’expression et à la prise de nourriture. Ce centre est donc relié aux émotions et à la communication. Il régule le cœur et les bronches pour promouvoir des états calmes et apaisants.

Vu leurs différentes origines, les deux systèmes du nerf vague des mammifères sont programmés avec des stratégies de réponses différentes. Selon PORGES, la compétition entre ces deux systèmes peut provoquer des réponses inadaptées (notamment chez les autistes et les asthmatiques).

Selon la théorie polyvagale, notre système nerveux autonome comporterait trois niveaux hiérarchiques correspondants à l’évolution phylogénique. :

  • le système lié à la communication (le plus récent), correspondant à la partie innervée par le noyau ambigu. Ce système permet une régulation rapide du cœur en fonction de l’environnement. Il est associé aux nerfs crâniens qui régulent la sociabilité à travers l’expression du visage et de la parole.
  • Le système de défense (fuite/combat) qui dépend du système (ortho)sympathique: augmente la production métabolique et tempère la digestion afin de métaboliser toutes les ressources liées à la mobilité.
  • Le système primitif correspondant au noyau moteur dorsal du X qui favorise la digestion et déprime fortement les activités métaboliques.

Selon la théorie polyvagale, les systèmes les plus récents inhibent les plus anciens. Lorsque nos trois systèmes sont bien fonctionnels et en bonne corrélation, nous devrions baigner dans un état calme, serein et ouvert à la communication. Si notre système NA est déficient ou réprimé, nous passons automatiquement vers le système (ortho)sympathique. Si ce dernier est réprimé ou déficient, c’est le système ancestral DMNX qui prévaudra.

 

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